Le siège des exilées est un manga de science-fiction en deux tomes de Akane Torika. Dans un futur proche où il ne nait presque plus d’hommes, ceux-ci sont réduits à leur rôle reproducteur. Nous allons suivre un groupe de femmes qui ont décidé de fuir le système matriarcal et vivent de petit boulot dans un bidonville. Du sexisme qu’on n’a pas l’habitude de voir donc.
Le siège des exilées propose un questionnement sur une société totalitaire féminine
Cette série en deux tomes est plutôt facile à lire et a contrario plus difficile à comprendre. Akane Torika décrit un monde gouverné par les femmes et nous interroge sur le déséquilibre du pouvoir d’un sexe sur un autre…. La société décrite par la mangaka est totalitaire, et le sort des hommes ou des femmes fertiles n’est clairement pas enviable.
Autre questionnement, la notion du “nous” dans l’engagement féministe. Dans la série, ce monde gynocentrique existe, car les femmes se sont révoltés contre leur condition. Néanmoins, bien qu’il existe une forme de sororité, il existe aux dépens du développement personnel.
Pour négatif, la fin semble un peu précipité. Je suis restée un peu perplexe face à l’explication proposée par la mangaka. Néanmoins, j’ai beaucoup aimé lire cette série qui sort de l’ordinaire.
Titre : Le siège des exilées
Auteur : Akane Torikai
Traducteur :
Édition : Akata
Collection : Seinen
Série : 2 tomes
Année de publication : 2018
Thèmes : Science-fiction, Sexisme
Titre original : マンダリン・ジプシーキャットの籠城
Akane Torika : une mangaka engagée et féministe
J’ai découvert la mangaka dans la série dérangeante En proie au silence ainsi que le recueil You Gotta Love Song, rassemblant diverses nouvelles sur plusieurs personnages désabusés. Akane Torika est une mangaka qui n’hésite pas à évoquer le sexisme et la misogynie dans ses différentes séries. C’est aussi une des rares séries josei publiée en France qui évoque ces thèmes.
À noter cependant que l’on en trouve de plus en plus grâce à la nouvelle génération de lectrices manga et de mangaka, je pense à Nous aussi sur le harcèlement sexuel au travail ainsi que Sayonnara Miniskirt sur les idoles ou Don’t Fake Your Smile sur la reconstruction face à une agression sexuelle.