Cross Game est souvent présenté comme un manga de baseball, mais ce n’est pas ce qu’on en retient. Ce manga de Mitsuru Adachi parle surtout de ce qui reste après une perte, de ce qui se tait, et du temps qui passe.

Comme dans la majorité des séries de Mitsuru Adachi, Cross Game est un shōnen sur le baseball avec une touche de romance. Cross Game est donc un classique de Mitsuru Adachi qui excelle dans le genre. De ce fait, on y trouve toujours une touche de « tranche de vie », notamment dans le traitement de la romance, mais aussi au rapport au deuil.

Auteur : Mitsuru Adachi

Edition : Tonkam

Collection : Shōnen

Série : 17 tomes

Année d’édition : 2007 (fr)

Thèmes : Sport, Slice of Life

Titre original : クロスゲーム

Un manga où le baseball est presque secondaire

La famille de Kou Kitamura, qui tient un magasin de sport, et celle de Wakaba et Aoba Tsukishima, propriétaire d’un batting center, habitent dans le même quartier depuis toujours. Kou Kitamura est proche de Wakaba Tsukushima : ils sont nés le même jour dans le même hôpital et sont toujours ensemble. Aoba a un an de moins de Kou et Wakaba, elle adore sa sœur qu’elle suit partout.

À la mort de Wakaba, Kou va s’efforcer de réaliser son dernier rêve : atteindre le Koshien, le Graal du baseball lycéen. Pour cela, il va s’inspirer d’Aoba pour de venir plus fort et devenir le meilleur lanceur. Quant à Aoba, elle est une lanceuse exceptionnelle, largement au même niveau que les garçons. Malheureusement, les filles ne sont pas autorisées à faire du baseball. C’est là tout le drame du personnage et de Cross Game.

Dans Cross Game, Kou s’efforcera de rendre hommage à Wakaba, mais aussi à honorer le talent et la passion de Aoba. C’est un personnage complexe, tout en subtilité, maladroite et profondeur comme seul Mitsuru Adachi sait faire.

La relation complexe entre Aoba, qui éprouve de la jalousie mêlée à de la compétition face à Kou depuis l’enfance, et Kou fera tout le charme de la série ainsi que son humour.

Le poids du silence et du non-dit

Les planches d’Adachi sont épurées pour mieux retranscrire les émotions. Cross Game n’échappe pas à cette règle. Les chapitres où l’on apprend la mort de Wakaba sont pleins de scènes sans dialogue, où les paysages urbains et les personnages se mêlent, retranscrivant la douleur et la nostalgie des personnages.

Souvent, on dit que tous les personnages dessinés par Mitsuru Adachi se ressemblent — il n’hésite d’ailleurs pas à s’en moquer et à le mentionner lui-même dans ses planches. Ses séries contiennent d’ailleurs beaucoup d’humour, où Adachi mentionne la publication d’autres séries et où l’auteur fait fréquemment des caméos.

Galerie Cross Game : Aoba et Kou

Pourquoi Cross Game reste longtemps en tête

Chez Mitsuru Adachi, l’essentiel se joue souvent hors champ : dans les silences, dans les regards, dans ce qui n’est jamais formulé clairement. Les personnages avancent avec leurs blessures sans les exposer, comme on le fait souvent dans la vraie vie.

Le baseball, omniprésent, devient un rythme plus qu’un sujet. Il structure le temps, accompagne la reconstruction, sans jamais prendre le dessus sur l’intime.

Ce qui me reste après la lecture, c’est la mélancolie douce, persistante. Cross Game parle de deuil, d’adolescence et d’amour du sport sans jamais les nommer frontalement. Il laisse de la place au lecteur, à sa propre mémoire, à ses propres silences.

C’est sans doute pour cela que ce manga m’est resté longtemps en tête.

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