Paradise Kiss d’Ai Yazawa, est l’avant-dernière série publiée par Ai Yazawa sortie en 2000. La série est sortie la même année que Nana au Japon. Néanmoins, les deux séries ne sont pas publiées dans les mêmes magazines : Paradise Kiss étant publié sur Zipper et Nana chez Cookie. Comme l’audience est différente, Zipper étant un magazine de mode pour jeune femme, Paradise Kiss, ou Parakiss pour les intimes, est centré sur le milieu de la mode et les relations amoureuses sont plus adultes que dans les séries précédentes de l’autrice.

Résumé de Paradise Kiss

La très sérieuse lycéenne Yukari n’a qu’une obsession : réussir son entrée à l’université. Son assiduité aux études n’a d’égale que sa phobie excessive des gens. Aussi, quand un garçon tente de l’aborder, puis qu’un travesti lui barre la route, elle s’effraie au point qu’elle s’évanouit ! Lorsqu’elle se réveille au « Paradise Kiss », une sorte de bar tenant lieu d’atelier de couture, elle apprend que ses « agresseurs » sont des étudiants d’une école de mode qui travaillent à leur création de fin d’année. […] Quels sacrifices devra-t-elle faire pour entrer dans ce monde bizarre qui l’attire pourtant ?

source: Kana

Auteur : Ai Yazawa

Edition : Kana

Collection : Shojo

Série : 1 tomes Intégral
5 tomes classique

Année d’édition : 2004 (fr)

Thèmes : Romance, Mode, Slice of Life

Titre original : パラダイス・キス

Mon avis sur Paradise Kiss : Trouver sa voie

En réalité, je n’avais pas très envie de relire les Paradise Kiss. La série m’avait moins marqué que Gokinjo, et m’avait laissé un peu de marbre. Probablement parce que j’étais trop jeune pour comprendre la complexité de la relation entre Yukari et Georges. C’est aussi probablement une des seules séries que j’ai lues qui se termine comme cela pour les deux protagonistes principaux. Bref, j’aurais dû la relire plus tôt parce que je l’ai dévoré rapidement. On est rapidement pris dans l’histoire et très vite on veut savoir comment va finir le couple Yukari “Caroline”/Georges “Joji”, tellement leur relation est passionnée, mais va dans le mur dès le début.

Paradise Kiss offre une vue réaliste de la vie

La vie des personnages n’ai jamais toutes roses, tous ont leurs doutes. Et Yukari va devoir faire face à sa mère et à elle-même pour trouver sa voie. Rien n’est vraiment tout rose, Hiro et tout le groupe de Parakiss plus ancré dans la réalité rappellent souvent à Yukari qu’elle ne peut pas tout lâcher, et qu’on n’efface pas un problème en le fuyant mais en lui faisant face. D’ailleurs le dernier tome de la série reste réaliste en évoquant la carrière de Yukari. Ou évidemment, l’échec de sa relation avec Georges. D’ailleurs, c’est un aspect qui peut faire défaut à la série : le caractère de Yukari. Ai Yazawa n’a pas choisi de faire de son héroïne une jeune fille parfaite qui se conforme. Elle sera pleine de défauts et aura un caractère qui risque d’énerver le lecteur comme il agace Georges.

Une belle variété de personnages secondaires clés

La variété des personnages secondaires fait aussi tout le charme de la série ! La complexité de la relation Miwako et Arashi. Arashi est jaloux et enfermé dans des regrets liés son enfance avec Miwako et Hiroyuki. Miwako et ses problèmes psychologiques (qui nous sont présentés dans Gokinjo). Hiroyuki, le camarade de classe de Yukari et ami d’enfance de Arashi et Miwako. Isabella, mystérieuse travestie amie d’enfance de Georges. Mais aussi la mère de Yukari, les parents de Georges et Kaori. Tous ces personnages ont leur importance et seront des clés finalement essentielle à la série.

La touche Ai Yazawa : de l’esthétisme et de l’humour malgré tout

Comme souvent dans les séries d’AI Yazawa, l’autrice y glisse des phrases humoristiques qui vont rythmer notre lecture. Les personnages vont s’inquiéter du nombre de pages restant avant la fin du chapitre ou blaguer en se rencontrant tous au même endroit (“c’est petit, le Japon” “C’est un manga <3”). J’ai adoré retrouver ce côté décaler dans le sérieux des planches.

En tout cas ce titre, sorti après Last Quarter confirme le tournant de Ai Yazawa vers des sujets plus adultes que dans Je ne suis pas un Ange ou Marine Blue (quoique). Nana le confirmera pas la suite, l’autrice ne cesse de se rapprocher de ses lecteurs en se posant les mêmes questions qu’eux sur l’amitié, l’amour, les relations professionnelles…

C’est aussi un plaisir de retrouver le monde de Gokinjo – même si l’avoir lu n’ai vraiment pas nécessaire à la compréhension de Paradise Kiss. (J’aurais même aimé voir plus de personnages 🙁 ) Comme dans Gokinjo, le milieu de la mode, mannequinat ou de l’esthétisme globalement est retranscrit de façon vraiment réaliste. Faire le parallèle entre Mikako et sa marque Happy Berry et l’extravagance des créations de Georges montre l’évidence.

Des personnages complexes et parfois distant

Yukari et Georges, l’artiste et sa muse

Au début de la série, Yukari est une lycéenne à fond dans les concours pour aller à l’université. En croisant Arashi et Isabella, elle découvrira un monde qu’il lui ait inconnu, mais qu’elle prend de haut. Mais, elle se rendra rapidement compte que les membres de Para-kiss sont des passionnés, et jalousera même leurs libertés d’expression et leurs assurances quant à leurs avenirs. Yukari a besoin que l’on s’occupe d’elle, car elle n’a pas confiance en elle. Elle veut avant tout plaire aux autres que ce soit à sa mère ou à Georges.

Georges est le personnage le plus complexe de la série : bisexuel, magnétique, il joue avec les sous-entendus et à confiance en lui. Dès le départ, Yukari a conscience que Georges la met dans tous ses états et qu’ils cherchent à se conformer aux désirs de l’autre. Leurs caractères ne va pas dans ce sens, ce qui rend leur relation impossible… encore une fois, Ai Yazawa ne chercher pas à duper le lecteur sur la réalité des relations amoureuses.

Georges voit en Yukari sa muse et la femme faites pour lui, mais leurs caractères ne s’accorde pas. En découvrant la mère de Georges, on a d’ailleurs une sorte de vision de ce que pourrait être le futur de Yukari si elle restait avec Georges. Et on ne comprend que mieux la souffrance de Georges, et sa fascination, voir son amour pour Kaori.

Hiroyuki, Miwako et Arashi : les amis d’enfance

On a pu croiser ce trio dans les chapitres bonus de Gokinjo, une vie de quartier. Amis d’enfance, Arashi et Hiroyuki sont très protecteurs de Miwako et vont lui offrir des bonbons, sorte de placebo pour soigner ses angoisses. Dans Paradise Kiss, Miwako et Arashi sont ensemble, mais ne voit plus Hiroyuki car Arashi l’a eu le premier.

Néanmoins, même s’ils ne se voient plus, Hiroyuki sera toujours dans l’esprit du couple et une des sources de leurs problèmes. Hiroyuki, soucieux du bonheur de Miwako, sera celui qui rappellera a Arashi que Miwako l’a choisi lui, et ils finiront par se réconcilier à la fin de la série.

Les duos pas si anecdotique dans Paradise Kiss

Yukari et Hiroyuki

L’influence de Hiroyuki sur Yukari est constante. Il tient beaucoup à Yukari dès le départ, et n’hésite pas à donner son avis et la conseiller. Hiroyuki offre une sorte de cadre à Yukari, a contrario de Georges qui la mets dans tous ses états. D’ailleurs, au début de la série, Yukari est amoureuse de Hiroyuki dont elle garde précieusement une photo. Yukari et Hiro communique plus que Georges et Yukari et sont finalement complémentaire. Le fait est que cela se ressent à travers leurs interactions, rend la fin d’autant plus logique.

Isabella et Georges

Et comment oublier Isabella ! Malheureusement on la voit trop peu, mais ses apparitions sont toujours très remarquées car souvent humoristique ou pertinente. Isabella ayant grandi avec Georges, elle le comprend parfaitement et le considérant comme son sauveur, le suivra dans ses exubérances et même au bout du monde.

En résumé Paradise Kiss est une série courte qui faut avoir lu au moins une fois avec des intrigues adultes. Les personnages sont intéressants même si on peut leur reprocher de ne pas être aussi attachant que d’autres personnages créé par Ai Yazawa. Et comme toujours, les planches sont superbes ! Quand on pense que la série a été publié il y a plus de 20 ans !

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