Thriller haletant, le loup d’Hiroshima nous plonge dans la police anti-gang d’Hiroshima en 1988. Hioka, jeune premier fraichement arrivé dans le service va suivre le commandant Ōgami. La rumeur court que le commandant est très proche des Yakuzas… Roman initiatique sur la relation conflictuelle entre la police japonaise et les yakuzas.

Le loup d’Hiroshima : les Yakuzas à la fin des années 80

On est tout de suite happé par le scénario. L’autrice va droit au but tant dans l’écriture que pour le scénario. Le premier chapitre nous mets immédiatement dans le bain en présentant le candide Hioka et le commandant Ōgami, le loup solitaire d’Hiroshima.

Le personnage du commandant Ōgami est fascinant et sonne très juste. Pas vraiment d’hésitation sur le personnage. D’emblée on comprend que les rumeurs de son association avec les Yakuzas sont fondées. Naturellement, l’histoire ne se situe pas là et c’est ce qui fait le charme du roman.

À travers les yeux innocent de Hioka, qui va tout apprendre de son maître, le lecteur va comprendre l’étendu du pouvoir des Yakuzas, ainsi que les limites et le politique interne de la police. J’ai trouvé fascinant la description des différents groupes de Yakuza à Hiroshima et leur fonctionnement à l’échelle locale et nationale. J’ai beaucoup appris des relations entre gangs… mais aussi sur les accords pas forcément très reluisant entre la police et les Yakuzas. Le tout sous couvert de maintien de la paix sociale.

Une intrigue policière efficace

Bien que le personnage d’Ōgami vole un peu la vedette à l’intrigue, l’affaire est plutôt prenante. La disparition d’un comptable d’une société de prêt lié à des activités mafieuse va mettre à mal la paix sociale. L’attitude des clans Yakuza face à cette disparition va mettre la puce à l’oreille de la police. L’enquête prendra un tournant lorsqu’un soldat est tués et que les différents clans souhaitent se faire justice eux-même. On assistera alors à un tour d’équilibriste de la morale policière.

Cette lecture a été très enrichissante, j’ai versée ma petite larme et j’ai vraiment hâte de lire la suite. La fin du Loup d’Hiroshima n’amène pas à une suite, mais ce fut ma première pensée une fois remise de mes émotions. Forcément, je suis ravie que l’œil du chien enragé soit disponible !

Yûko Yuzuki, une autrice primée au Japon

Yûko Yuzuki commence à écrire dans les années 2000 à plus de 30 ans et reçoit assez rapidement plusieurs prix pour ses romans. A priori lectrice assidue de roman de samouraï, d’Agatha Christie et de Sherlock Holmes, elle se tourne tout naturellement vers les romans policiers.

Malheureusement seul deux de ses romans sont traduits en français : le loup d’Hiroshima et sa suite L’œil du chien enragé. Néanmoins, un film inspiré du loup d’Hiroshima est sorti en 2018 et sa suite devrait sortir cette année. Une bonne nouvelle étant donné que Yûko Yuzuki a écrit un troisième tome que j’aimerais bien lire !

Le loup d'hiroshima Atelier Akatombo

Titre : Le loup d’Hiroshima

Auteur : Yûko Yuzuki
Traducteur : Dominique Sylvain et Frank Sylvain
Édition : Folio / Atelier Akatombo

Année de publication : 2018
Thèmes : Policier, Yakuza, 1980

Titre original : 孤狼の血 Korō no chi

Source image : Atelier Akatombo et Folio Policier

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