Quels sont les mangas qui parlent des femmes ? Gros sujet pour le thème de la semaine du shōjo de cette année organisé par le Club-Shojo.
Depuis 2013, Club-Shojo organise leur Semaine du Shojo auquel je participe avec plaisir depuis deux ans. L’année dernière sur les héroïnes inspirantes et avant sur le thème de l’évasion et du voyage. Cette année, il m’a été proposé de réfléchir aux mangas qui évoquent la condition des femmes.
Le Pavillon des Hommes : josei traitant de la condition féminine
Bien que plusieurs shōjos me soient venus à l’esprit, j’ai beaucoup aimé l’approche du Pavillon des Hommes de Fumi Yoshinaga. La série a, je trouve, une approche créative pour nous amener à question la condition des femmes.
Titre : Le Pavillon des Hommes
Auteur : Fumi Yoshinaga
Traducteur : Sanson Sylvain et Miyaco Slocombe
Édition : Kana
Nombre de tomes : 19 (Terminé)
Collection : Shojo Kana
Année d’édition : 2009
Thèmes : Historique, Drame, Romance
Titre original : 大奥 Ooku
“Le Pavillon des Hommes” explore de façon originale la condition féminine dans la société japonaise à l’époque d’Edo (1603-1868). Alors qu’une mystérieuse épidémie, la variole du Tengu, dévaste la population masculine du Japon, les femmes prennent le pouvoir.
Intrigues politiques et patriarcat indestructible
Afin de cacher cette situation, deux décisions sont prises :
- Cacher la situation aux puissances étrangères en fermant le pays,
- Assurer la descendance du shogunat en ouvrant la succession aux femmes.
Le rôle du Shogun est alors principalement d’enfanter, et pour cela un Ooku, un pavillon des hommes, est créé.
Fumi Yoshinaga reprend ainsi les événements du shogunat Tokugawa de manière réaliste en inversant les rôles. Mais la société est tellement sexiste, que le secret doit perdurer tant la remise en cause du patriarcat est difficile.
Réflexions sur les femmes et leur place dans la société
En posant ces bases historiques, on va suivre plusieurs femmes shoguns et plusieurs concubins. À travers le récit, l’autrice remet en question les conditions des femmes à l’époque, les rôles genrés, mais aussi des traits toujours considérés comme “féminin” (mode, culture, potins…) maintenant utilisés comme armes par les hommes du pavillon.
Bref, une lecture à la fois historique et originale avec des personnages variés – on suit plusieurs générations, et des intrigues politiques qui font réfléchir.
Un One-shot de Yoshinaga, All My Darling Daughters est, lui aussi, édité en France et propose un portrait d’une génération de femmes.
À noter qu’à l’époque où Le Pavillon des hommes a été écrit, le Japon était en plein débat sur l’accès au femmes dans le droit à la succession de l’Empire. N’ayant pas eu d’héritier mâle depuis 40 ans, la question se posait. Le débat sur l’accès aux femmes fut clos à la naissance du prince héritier en 2006, néanmoins jusqu’à cette année (2023) des solutions sans les femmes sont toujours évoquées.
Idées manga sur les conditions féminines d’Akane Torikai
Lorsque que j’ai lu le thème “condition féminine”, j’ai d’abord pensé à la mangaka Akane Torikai. Celle-ci est éditée exclusivement par Akata pour l’instant, et toutes ses séries explorent les femmes et ce que la société leur impose.
Voici les créatrices et créateurs de contenu par ordre alphabétique qui ont participé au challenge :
- Le bazar de Djado
- Les Blablas de Tachan
- Le blog de l’Apprenti Otaku
- Le Blog Noissapé
- Bright Open World
- Bulle Shôjo
- Le Cabinet de Mccoy
- Les chroniques d’un ange
- Chroniques d’un Vagabond
- Complément Shojo
- Docteur Pralinus
- La forêt des lectures
- Lasteve
- Les lectures du Kitsune
- La mangasserie
- Nostroblog
- Papa lecteur
- Le Passeur Lunaire
- Songe d’une nuit d’été
- Violette Scribbles
[…] Violette Scribbles […]
[…] Violette Scribbles […]
Désolée pour mon retard ! Encore merci pour ta participation à l’événement interblog ♥
Comme toi, j’aime beaucoup la façon dont Fumi Yoshinaga aborde la condition féminine à travers cette uchronie. C’est vraiment bien joué et subtil ! D’ailleurs même si les rôles sont inversés et que les hommes sont vus comme des êtres fragiles, les discours sexistes continuent d’exister car les mentalités demeurent.
[…] Violette Scribbles […]