Je commence l’année sur un shōjo léger et divertissant avec un petit twist. Il me fallait bien un shōjo tout doux pour commencer 2022. Entre toi & moi est le premier titre d’Haru Tsukishima édité en France. Il a la particularité de mettre en scène un narcisse adepte du « Kabe Don » qui fait sa déclaration à sa meilleure amie !
J’ai profité de ma lecture pour faire un petit récap à la fin de la culture de la séduction ou romance dans les mangas à travers différents clichés abordés dans ce manga.
Entre toi & moi, mon avis
J’ai trouvé la lecture d’Entre toi & moi clairement divertissante. Cette série plutôt moderne dans son traitement de la romance a su aussi développer des thèmes plus sérieux que j’ai apprécié lire. En faisant sa déclaration à Makoto, son amie d’enfance, Reta provoque un dur retour à la réalité de Makoto qui se complait dans ses habitudes et sa vie actuelle. D’ailleurs, j’ai trouvé plutôt original que ce soit le garçon qui court désespérément après la fille.
En repoussant Reta à tout prix, elle cherche avant tout à protéger leur amitié. Mais c’est surtout une relation qui est l’un de ses piliers depuis son enfance et qui la rassure. On comprend aussi que Reta tourne autour de Makoto comme pour la protéger des autres hommes… et pour s’assurer qu’on ne lui volera pas. Mais, Makoto, plus sérieuse, cache en fait au fond d’elle un malaise face aux relations amoureuses suite au divorce de ses parents.
Bien qu’elle mette en scène des adolescents, la mangaka Haru Tsukushima ne tombe pas dans la naïveté des premiers émois avec Entre toi et moi.
De plus, j’ai trouvé aussi très amusant que le héros soit autant “maltraité” par les autres personnages qui le trouvent tous un peu idiots, mais dont les seules qualités sont d’être beau-gosse et d’avoir bon fond. J’ai aimé que la mangaka ne cherche pas à tout prix à nous faire comprendre que ce Narcisse est plus que ça, car c’est une évidence pour Makoto. On pourrait croire que le lecteur risque de s’ennuyer avec ces sept tomes, mais le développement des personnages est tel que c’était exactement ce qu’il fallait pour raconter l’histoire d’amour de ces deux amis d’enfance.
Résumé d’Entre toi et moi
Reta Kikuchi et Makoto Sakurai sont amis d’enfance et vivent dans des maisons voisines. Leurs parents s’entendent bien. Un jour, Reita, qui a la cote auprès des filles, mais qui est aussi un Narcisse imbu de sa personne, annonce à Makoto qu’il va devenir son petit ami…
Titre : Entre toi & moi
Auteur : Haru Tsukishima
Traducteur : Misato Raillard et Pascale Simon
Édition : Kana
Nombre de tomes : 7 tomes
Collection : Shojo
Année d’édition : 2016
Thèmes : Romance
Titre original : 私たちには壁がある
Watashitachi ni wa kabe ga aru
Pour finir, je suis contente de l’acquisition de We Must Never Fall in Love! qui nous permet d’avoir une autre œuvre de la même mangaka.
Les clichés de la romance au Japon traité dans le manga Entre toi & moi
La séduction au Japon et l’impression d’un petit ami imposé
Une chose qui peut surprendre quand on commence à lire des mangas évoquant de la romance, ou qu’on s’intéresse au Japon, c’est le mode de rencontre amoureuse dans les sociétés japonaises. Bien souvent, les rencontres amoureuses sont arrangées lors de gôkon pour les plus jeunes, voire de omiai (cf. From 9 to 5 ou Hana Nochi Hare). Les gôkon sont une réunion d’amis avec autant de filles que de garçon permettant de faire des rencontres. Les omiai sont eux arrangées par les familles pour arranger des mariages. En effet, il est généralement mal vu au Japon d’être célibataire après 30 ans !
Bien que la pression d’une relation amoureuse soit plutôt un sujet classique dans les shōjos manga, Entre toi & moi est totalement transparent sur le fait qu’avoir un petit ami est un passage obligé. Le premier tome de la série laisse un peu cette impression dérangeante que l’héroïne doit absolument sortir avec quelqu’un mais ceci explique pourquoi Makoto souhaite donner le change à Reta et trouver absolument un petit ami.
La surutilisation du Kabedon
Un autre aspect les plus curieux pour nous européen.ne, ce sont peut-être les codes de dragues ou bien de romantisme dans les mangas. Enfin, plus que la drague actuelle, c’est certainement plus la représentation de ce qui est ultra-romantique pour une lectrice de shōjo : le kabe-don. Alors le kabe-don, kesako ? C’est tout simplement lorsqu’un garçon “plaque” une fille contre un mur pour lui faire une déclaration enflammée, la protéger ou lui jeter un regard de braise. Le visuel est encore plus propice lorsque le garçon est plus grand que la fille. De loin, vous pouvez entendre les soupirs d’une armée de romantique.
Bien qu’on trouve toujours le kabedon dans les shōjos, cette pratique est de plus en plus critiquée. Et ce dans les mangas même, car s’apparentant à une violence physique. (cf. En proie au silence)
